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Minute culturelle

 

Alors que la Tunisie s'apprête à accueillir le Sommet de la Francophonie en novembre prochain, nous consacrerons nos prochaines Minutes culturelles à des variations sur le thème de la langue et de la culture françaises.

De l'algèbre à la chimie, de l'alambic à l'alcool, du café à la limonade, la langue française est riche en mots provenant de l'arabe.

Le voyage des mots est passionnant, tellement certains glissements de sens sont inattendus. Ainsi, la langue française regorge de mots issus de l’arabe et parfois ces termes nous passent sous le nez sans que nous les reconnaissions.

Prenons la phrase suivante : "J'ai fait les magasins et trouvé les tarifs abordables. J'ai acheté au hasard des couleurs, un gilet, un caban, une gabardine et une jupe de couleur azur". Pratiquement tous les noms communs de cette phrase proviennent de l'arabe.

Prenons le mot « jupe ». Il provient de l’arabe « jebba » qui est d’abord passé au sicilien sous la forme « jupa » avant de passer à la langue française dès le treizième siècle.

Poursuivons avec "magasin" qui est issu du mot arabe "makhzen" puis penchons-nous sur "azur" dérivé de "lazaward". Il suffit de feuilleter un dictionnaire français pour se rendre compte du nombre remarquable de mots d'origine arabe intégrés dans la langue française.

C'est par exemple le cas de "sorbet", "zéro", "aubergine", "amalgame" ou "algorithme". Rien de mieux qu'un dictionnaire pour en avoir le cœur net et découvrir d'extraordinaires méandres linguistiques.

Évoquons par exemple le mot « massage ». Il vient tout droit de l’arabe « lamassa » qui signifie « toucher ». Le verbe « masser » l’atteste pleinement et le mot a fait sa mue française dès 1808.

Terminons cette brève chronique étymologique par le mot « épinards ». Lui aussi provient de l’arabe sous la forme « isbinah ». Ce terme est passé au latin médiéval avec « spinachium » qui a donné le français « espinace » dès 1256 puis « épinards » de nos jours.

Comme quoi les mots voyagent souvent en toute liberté et parfois à notre insu.