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Minute culturelle

 

En Tunisie, le café a longtemps été la boisson la plus prisée par le public. Des siècles durant, le café était la règle et le thé l'exception. Né en Ethiopie, le café a pénétré l'Afrique du nord au dix-septième siècle. Il était inconnu auparavant.

Voyageant en Tunisie au quinzième siècle, l'Espagnol Adorne observe ainsi que seuls le lait et l'eau étaient les boissons du peuple alors que les notables buvaient parfois du sirop ou du vin de raisin sec. Ce n'est donc que plus tard qu'on s'est mis au café. Ibn Abi Dinar parle ainsi de l'habitude qui s'est répandue en Tunisie au début du dix-septième siècle de consommer du café dans les lieux publics et de fumer du tabac.

A la même époque, à la cour beylicale, on offre du café aux invités de marque. Voici comment un consul étranger était reçu à la cour du dey en 1667 : on lui offre d'abord un café, on lui présente ensuite de l'eau de fleur d'oranger pour parfumer ses mains et son visage puis on lui propose un sorbet parfumé au citron.

Ce cérémonial se répète à travers les siècles. Offrir du café est ainsi devenu affaire d'étiquette. Cet usage allait vite franchir les limites de la cour et des villes pour se répandre partout. Les importations de café mesurent cette diffusion. Importé d'Orient, de Gênes, Marseille ou Livourne, le café allait être diffusé en Tunisie par milliers de quintaux. Jusqu'à devenir de nos jours, l'une des boissons favorites des Tunisiens qui sacrifient au rite quotidien d'un espresso fumant ou d'un bon vieux café à la turque dont la zazoua fleure bon toutes les nostalgies.